Les temps sont durs, le Covid-19 ravage le monde jusque sur les terrains de jeu des guerriers de l’Ovalie.
Des images affreuses incrustées sur ma rétine : des plaines jonchées de cadavres, plaies béantes, ouvertes, offertes aux appétits sauvages des mouches et de leur Seigneur, venu sonner les cloches annonçant, dans un grondement infernal, l’arrivée des 4 cavaliers de l’apocalypse (Mort, Famine, Guerre et Atchoum de mémoire…), précurseurs impérieux d’une fin du monde inévitable !!!!
Ce cauchemar visuel qui me hantera jusqu’à la fin de mes jours, n’est pas une projection catastrophique de mon esprit malade mais un souvenir réconfortant et familier que chacun d’entre nous a connu pour peu qu’il ait assisté à un repas d’après-match préparé par notre alchimiste corrézien. Gloire à lui et à Alexander Fleming, l’inventeur de la pénicilline qui nous permet de survivre à ces festins !!!
Dans ces temps difficiles où beaucoup de nos compatriotes et exilés du plat pays souffrent accablés par la tache du télétravail et où certains même se retrouve en administratif 5 jours sur 7, me vient une pensée toute particulière pour vous, mes compagnons, mes partenaires de soule, mes frères de combats, MES GROS CONS À MOI !
Il me tarde de vous retrouver tous :
Toi, le numéro 8 d’ascendance champenoise ou lusitanienne, issus de ces nobles contrées d’attardés pour qui j’ai un profond respect…
Toi, le centre au prénom médiéval, canadien d’adoption, kiné borgne voire même échappé des Terres Gastes du Médoc…
Toi le 2de ligne, grognard des basses œuvres, toujours prêt à déclencher une générale pour l’honneur de Salles, du centre-droit ou celui de la mode injuriée par les porteurs de chemise…
Toi le valeureux 1ère ligne, le prof d’anglais teigneux, le propriétaire de château alcoolique, le futur maire de St Médard ou le futur Führer de La Brède…
Toi, le flanker discret qui attaque les chevilles, celui qui défend l’honneur de ces ancêtres d’Asie ou cet autre qui décharge toute sa frustration sur ces adversaires pour ne pas le faire sur ses petits pensionnaires de L’Éducation Nationale…
Toi, l’ailier, casqué ou non, frustré de tous ces ballons qui ne t’arrivent pas plus sur le pré que cloitré chez toi en confinement…
Toi, Fils de charnière, celui au cheveu rare et à l’odeur de crin, celui qui a un prénom tellement commun qu’il porte un short corail ou qu’il bosse dans l’export de pinard pour se démarquer…
Toi, enfin, mon camarade dont je ne détaille pas le talent, le détail sordide ou le nombre de cors au pied mais qui t’astreins ces séances d’entrainement épuisantes, ces matchs de merde dans le froid et la boue à mes côtés…
À Toi, à Tous, je donne rendez-vous dans quelques semaines pour exposer fièrement nos corps d’athlètes affutés par le confinement, évacuer la dévorante tension de ces longues journées où tu viens à douter de ta paternité de ces moutards qui courent autour de toi en hurlant depuis trois semaines dans TON logement, et fêter, ensemble, comme chaque mercredi depuis la nuit des temps, l’Ovalie, le bon gout, la pondération et l’anarchie fraternelle….
Kenavo ma breudeur…
Une réflexion au sujet de « Le Covid-19 terrasse les Arruanais ? »
Lu et apprécié !